DIGICASH, le nom est évocateur, l’idée pour le moins ingénieuse. Après l’avènement des cartes de débit et de crédit, qui reléguèrent au fil des années la monnaie papier au second plan pour les gros montants, ces dernières pourraient bien rapidement connaître à leur tour le même sort avec l’arrivée de ce système de paiement par mobile, très pratique, rapide et beaucoup plus sûr. Les explications avec Georges Berscheid, co-fondateur de la société DIGICASH.

 

DIGICASH est une start-up luxembourgeoise qui propose une solution de paiement mobile par smartphone. Comment est née l’initiative ?

La société DIGICASH, qui a vu le jour en 2012, est une initiative qui s’inscrit dans la continuité des activités de ses sociétés sœurs Nvision et Mpulse, Nvision étant spécialisée dans la création de sites Web. Dans le cadre de ces activités, Mpulse, spin off de Nvision créée en 2006,  s’était spécialisée dans le micro-paiement par SMS des sonneries, logos et jeux interactifs payants sur téléphones portables via l’intermédiaire d’opérateurs mobiles. Nous avons donc une longue expérience dans le domaine des paiements par téléphone mobile.

Avec l’arrivée des smartphones en 2007, nous nous sommes dit que ce marché allait bientôt arriver à saturation. Parmi les deux approches du paiement électronique, il y a l’approche des solutions stand-alone, à l’instar de PayPal, qui s’inscrivent comme intermédiaire entre, d’une part, les consommateurs et les commerçants, et, d’autre part, les banques, et les solutions indépendantes développées par des sociétés pour les banques. Nous avons opté pour la deuxième solution et développé l’application mobile DIGICASH sur smartphones pour les banques.

 

En quoi consiste précisément l’application «DIGICASH» ? Comment fonctionne-t-elle ?

Les banques partenaires distribuent à leurs clients l’application DIGICASH, marque fédératrice, mais propre à chacune d’entre elles et donc estampillée du logo de la banque en question. Le principe est similaire aux cartes de crédit, mais le paiement s’effectue via smartphone par scanning d’un  code, QR, et non via un lecteur de cartes. Le code QR sert à transmettre l’information du commerçant sur le téléphone du payeur, à savoir le montant, la référence et son identité.

A l’utilisateur de télécharger l’application avant de l’activer au moyen de son ‘home banking’ et de choisir les comptes courants auxquels il veut associer l’application. Une fois cette procédure et le choix d’un PIN code effectués, il pourra utiliser son smartphone comme mode de paiement chez tous nos partenaires.

 

Quels sont les avantages pour les payeurs et les commerçants ?

Ce mode de paiement revêt plusieurs atouts. En tout premier lieu, la simplicité et ainsi le confort qui en découle pour le consommateur, surtout au niveau du e-commerce, dans la mesure où celui-ci n’a plus à saisir les coordonnées de sa carte bancaire sur le site du commerçant. Ensuite, la sécurité, puisque l’utilisateur n’a pas à communiquer les coordonnées de sa carte ni du code confidentiel CVV situé à l’arrière des cartes de crédit. Autrement dit, il n’y a aucun échange d’informations sensibles entre le payeur et le commerçant.

Outre le e-commerce, l’utilisation du paiement mobile s’avèrera très intéressant dans tous les aspects de la vie courante dès qu’il s’agira de paiements, car synonyme d’un gain de temps considérable. Les factures diverses, que ce soit à l’endroit de sociétés ou d’administrations, pourront à terme être payées par ce biais, ce qui facilitera la vie tant des consommateurs, comme dit, qui n’auront plus à saisir ni le numéro de compte ni la référence des factures – tout étant automatisé, mais également des bénéficiaires, et ce, à plusieurs titres.

En effet, tout d’abord, les payeurs ne pourront plus commettre d’erreurs de saisie ; dès lors, la question de la réconciliation avec les factures de paiement ne se pose plus, les références étant toujours correctes et ne pouvant plus être omises. Aussi, tant les sociétés que les administrations peuvent gagner un temps considérable et donc réduire leurs coûts de ‘back office’. Les commerçants et administrations pourront, en outre, voir leurs flux s’accélérer, dans la mesure où ils n’auront plus à attendre des paiements qui tardent à être versés, et ainsi, ici aussi, réduire leurs efforts administratifs et leurs coûts.

 

Quid des administrations communales ?

Nous avons effectué une intégration technique avec le Syndicat intercommunal de Gestion informatique (SIGI) à deux niveaux. Premièrement, pour le e-commerce sur le portail www.macommune.lu où les citoyens peuvent consulter et payer leurs factures en ligne – eau, ramassage des ordures, etc. – grâce au système DIGICASH – dans le cas présent, le code QR à scanner se trouve sur l’écran de l’outil informatique du citoyen, et le principe reste le même. Deuxièmement, pour les factures papier envoyées par courrier postal, sur lesquelles figurera tout prochainement un code QR ; huit communes ont d’ores et déjà adopté le système.

Lorsqu’un citoyen acquittera sa facture par le biais de DIGICASH, il nous reviendra de prévenir le SIGI en temps réel de l’acquittement de celle-ci, ce qui permettra aux receveurs de constater le paiement dans son système de comptabilité. La prochaine étape sera l’automatisation de la réconciliation qui facilitera encore davantage le travail des receveurs.